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19
oct
2014
Et pourquoi donc devrait-on passer à l’https?
En proclamant leur octroyer un avantage SEO, Google cherche clairement à inciter les détenteurs de sites à passer en HTTPS. Depuis cette communication, une question me tarabuste : quelle est la motivation profonde de Google ? Est-ce un avantage pour les sites, les internautes… ou pour lui-même ?
Dans mon article de début août, j’avais émis l’hypothèse que Google pourrait offrir des certificats afin de s’assurer le monopole des données.
Rapidement après, une autre réponse s’est insinuée dans mon esprit et ne me quitte plus depuis. J’ai donc décidé de vous faire part de mes élucubrations, qui ne reposent sur rien d’autre que la logique, le bon sens, ou peut-être uniquement la lassitude de voir Google imposer sa loi aux référenceurs, trop souvent prompts à plonger la tête la première dans ses pièges pour gagner une hypothétique petite place.
Nous sommes pourtant suffisamment habitués aux arguments plus ou moins foireux du géant de Mountain View pour ne pas au moins se demander ce qu’ils cachent. Google ne fait rien qui ne serve son intérêt.
Citez-moi un argument !
En dehors du SEO (tiens, Google ne nous serine-t-il pas à longueur d’année qu’il faut penser à l’internaute et non au moteur ?), quels avantages y a-t-il pour le site ou l’internaute de favoriser le protocole https?
Personnellement, je n’en vois guère :
- ça n’a de sens que sur certaines pages de certains sites
- c’est un coût supplémentaire
- c’est plus lent
- c’est une véritable galère SEO (entre autres) de passer d’un protocole à l’autre.
Depuis l’annonce, plusieurs sites ont répercuté des conclusions de tests. Searchmetrics ne détecte aucun avantage dans les SERPs. Mais Google, lui, fait état d’une sur-représentation en première page, comme rapporté par Search Engine Land. Il y a de quoi s’interroger.
Petit rappel pour les mémoires à trous
Souvenez-vous… de ce jour maudit de 2011, où Google a déclaré passer sa recherche en mode sécurisé. Résultat : un taux croissant de mots-clés « not provided », jusqu’à atteindre les 100%. Depuis, même si chacun a déployé des alternatives plus ou moins probantes, les rédacteurs-SEO travaillent largement en aveugle.
La justification de cette décision, telle que donnée officiellement par Google, était de protéger la vie privée des Internautes. Mouais… Ça vous convainc, vous ? Moi pas.
Si Google voulait nous priver des mots-clés, il lui suffisait de le décider. Point-barre. C’est lui qui développe Google Analytics, s’il souhaitait fermer le robinet, il avait la main sur la vanne. L’argument de vie privée était donc, à mon sens, une simple excuse pour légitimer sa décision.
Vous me voyez venir ?
L’https: pour tous ? Pourquoi ?
Posons le décor. Google a deux animaux redoutés dans sa ménagerie : Panda et Penguin.
Panda s’occupe principalement du « on-site », avec un succès relatif. Parmi les critères, la qualité des textes, leur sémantique, et donc les mots employés. Les mots… clés. Ceux-là même que l’internaute tape en requête dans le moteur de recherche… en https. Et que les SEO suivaient de près pour adapter leurs contenus en vue de grappiller des places. Couic ! Not provided. Problème évacué, reste à s’occuper du second.
Penguin se focalise sur le « off-site », le profil de liens, avec une réussite tout aussi relative. Ces liens qui, au-delà d’être des « spots à jus », sont aussi des pourvoyeurs de trafic (et donc de signaux positifs) que l’on analyse attentivement pour les multiplier là où ils rapportent. Ces liens qui continuent manifestement à être indispensables à Google pour son classement, et semblent être son talon d’Achille. Sinon, c’est comme pour les mots-clés : « il lui suffirait » de ne pas accorder de poids aux liens plutôt que d’obliger les SEO à les supprimer, à grands coups de pénalités. Mais il ne le fait pas.
Problème : ces liens tissent une toile de sites à sites, sans détour par le « https://search ».
Alors ce n’est bien sûr que le fruit de ma réflexion, je n’ai rien pour l’étayer « scientifiquement », mais la volonté de l’https imposé à tous sous couvert de vie privée des internautes serait-elle l’excuse suprême pour un jour nous servir 100% de « not provided » dans la case « référents » ?
Ça vous rappelle quelque chose ? Moi aussi.
Don’t feed the… brol.
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